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 L'AVENTURE EUROPEENNE 

 DU CHAROLAIS 

La gageure sera de résumer  notre livre  du même titre et publié par Arconce Editions à Charolles, en juillet 2014. 

 

Les paragraphes ci-dessous expliquent les étapes de cette aventure qui ainsi, tissent à nouveau des liens avec 8 autres pays d'Europe.

 

Les uns (Hollande, Belgique, Autriche et Espagne ) directement, les autres (Luxembourg et Italie) parce que ce sont des personnages très importants de ces pays qui jouèrent un rôle dans notre histoire. Enfin, la Suisse est reconnue pour avoir brisé le grand rêve bourguignon et relancé notre aventure sans l'avoir voulu... Et l'Allemagne pour avoir accueilli la première délégation charolaise venue s'enquérir de la validité de la possession par les Habsbourgs, la célèbre Maison d'Autriche...

1493 : LE CHAROLAIS REDEVIENT EUROPEEN

1390, Philippe le Hardi, Duc de Bourgogne, achète le Comté de Charolais aux Armagnacs. Déjà des noms qui résonnaient encore dans les manuels de nos Collégiens, avant l'An 2000. De plus, Philippe  est frère de Roi, branche des Valois. Il s'était vu confier le Duché de Bourgogne en apanage, donc héréditaire. Le Comté sera doté de ses Etats particuliers comme une grande province, où siègeront les délégués de sa Noblesse, de son Clergé et son Tiers Etat.

 

En 1405, Jean sans Peur, fils de Philippe, obtient de Charolles, 2000 francs pour honorer ses devoirs de tuteur des enfants du Roi. Geste banal, dans les relations de suzerain  à vassaux Mais ici, la somme si importante pour Charolles, aura une conséquence imprévisible,   exceptionnelle, presque 100 ans plus tard ! En retour, Jean sans Peur accorde une faveur flatteuse à Charolles : son fils aîné aura le titre de Comte de Charolais. Titre banal que Philippe le Bon, ne portera pas mais qu'il n'oublie pas de décerner à son propre fils, Charles, le lendemain de sa naissance : 11 novembre 1433. Petit territoire donc petit titre. Mais Charles n'est pas un enfant effacé. Très vite, son caractère et ses prouesses le font désigner par son seul titre, réduit au surnom de «Charolais», avant celui plus connu de «Téméraire». Philippe de Commynes, lui-même, en ses Chroniques, en use ainsi.

 

Ici, nous abrégeons la vie politique et surtout militaire du dernier Duc «Valois» de Bourgogne, Charles devenu le Téméraire. Ses excès amènent la ruine du «presque - Grand Duché d'Occident». Sa mort, sous les murs de Nancy le 5 janvier 1477, réjouit Louis XI et pousse Marie, sa fille unique, à l'exil. Elle trouve auprès de Wien, et le refuge et l'époux. Le plus puissant souverain d'Europe ! La dot énorme qu'elle aurait pu lui présenter, est bien réduite : Flandre et Pays-Bas et une moitié seulement de la Bourgogne, la Comté, dite Franche-Comté. Et en 1499, Maximilien obtient que Charles VIII, lui restitue le Charolais, dot personnelle de sa jeune et déjà défunte épouse. Elle était Comtesse de Charolais, bien entendu !

 

Ainsi, le Comté de Charolais devint-il autrichien. En 1477 et 1478, il y eut une brève «mutemaque» (mot hollandais francisé), rébellion menée par un Seigneur de La Guiche qui visait à soustraire notre contrée, à l'armée et à la fiscalité de Louis XI. Ce mouvement moins violent que chez les Comtois, traduisait la même frayeur suscitée par l'«Araigne» qui envahit le Charolais. Lequel comté redevenait "du Royaume de France" après avoir été "de Bourgogne dirigée des Flandres et des Pays-Bas" depuis 1390 pour nous...

 

Ecrire que les Habsbourg d'Autriche ne sillonnèrent jamais le Charolais, serait manquer de précision. Ils firent visiter notre Comté par une mission «administrative et fiscale» Luxembourgeoise dans l'été 1500. Une lettre des AD 25, à Besançon, nous révèle encore la pose, en 1532,  d'un vitrail «aux escussons de l'Empereur», dans la verrière de l'église St Nizier de Charolles.

Un territoire ...

Quelques dates repères...

 

1337 - 1453 : La Guerre, dite de Cent Ans, ravage plusieurs régions du Royaume de France, malgré de nombreuses trêves.

 

1348 : La Peste Noire : la pandémie la plus calamiteuse pour le Royaume et l’Europe mais il s’avère que le Charolais n’aurait (?) pas été touché… à la même période…

 

1390 - 1477 : L’Etat de Bourgogne, avec ses 4 Ducs successifs, grandit, s’enrichit et embellit ses grandes villes jusqu’en 1475. Tout s’écroule début janvier 1477 ! Là, commence « Notre » Aventure Diplomatique Européenne.

 

Pendant ce temps-là :

 

1492 : Christophe Colomb découvre l’Amérique et l’Espagne devient alors, la puissance n°1 en Europe, pour tout le 16° siècle…

Des personnages ...

16° SIECLE : L'AVENTURE DIPLOMATIQUE

Longtemps, en la Cité du Téméraire, il fut entendu que ni Autrichien, ni Espagnol, n'atteignît jamais nos terres charolaises. Et pourtant dès 2008, la rectification s'imposa comme nous venons de le prouver. La nouvelle suzeraineté, quant à elle, Madrid la revendiqua, de 1506 à 1684. Ses Archives Royales en font foi !

 

Revenons à Marie de Bourgogne, réfugiée ô combien protégée, par la Cour de Vienne mais en Flandre. De son hyménée impérial, naissent, Philippe (le Beau) puis Marguerite (d'Autriche). Quand ce jeune et bientôt bel Archiduc se marie, en 1504, il devient Roi d' Espagne (sous le nom de Felipe 1°) et emporte «virtuellement» ses fiefs français,... Dont le modeste Comté de Charolais, qui apparaissent alors aux Archives Royales de Simiencas.

 

Dans la série des abondantes possessions de la couronne d'Espagne, on aurait pu croire que la petite «pastille comtale» serait tombée aux oubliettes de l'Histoire. Que nenni !

 

Plusieurs traités internationaux vont mentionner, en des alinéas discrets, mais néanmoins réels, cette revendication permanente des Rois d'Espagne et de Navarre, même devenus Empereurs, comme Charles Quint, pour tenter de retrouver cette terre de leurs ancêtres, qu'était encore le Comté de Charolais, puisque dans le long ruban de leurs titres de possessions, il fut toujours ajouté «Comte de Charolais» !

 

Et les habitants dudit comté, ces modestes villageois répartis en 83 paroisses, que virent-ils comme modifications ? Certainement peu de choses. On dit que, certains, à  Charolles, tentèrent de «jouer» sur la dualité de suzeraineté, car fiscalement et judiciairement, ils relevaient de la Franche-Comté autrichienne devenue espagnole. En réalité, chaque fois que le Roi de France reconnaissait l'enclave dans une signature diplomatique, il s'empressait, dès le  retour au calme, d'envoyer des agents assermentés, vérifier que tout continuait comme auparavant ! Ce qui obligeait son adversaire castillan à re-formuler la même précision possessive, à chaque traité suivant. Et au même titre que tout autre contrée acquise par une guerre.

 

Et là, ce sont les traités de Senlis (1493) de Noyon (1516) de Madrid (1526) de Cambrai (1529) de Cateau-Cambrésis (1559) d'Aix la Chapelle (1668) et de Nimègue (1678) pour les plus importants. Tous traités qui impliquaient les souverains les plus influents du moment, qu'ils soient d'Espagne, d'Autriche, de Hollande ou les Princes Allemands du Saint Empire.

En savoir plus ...

 Les Traités 

A-Traités

1684 : LE CHAROLAIS revient à la COURONNE

Enfin, en 1684, un événement peu glorieux va éteindre cette «braise» qui couvait ainsi depuis 1477, soit 207 ans !

 

Le prince de Condé ayant militairement, contre le Roi de France, rendu service au Roi d'Espagne, celui-ci reconnut en 1659, lui devoir 600 000 écus d'or. Comme le paiement total tardait vraiment trop, la famille de Condé obtint du Parlement de Paris en 1684, l'extinction de cette dette, par la confiscation à son profit, du Comté de Charolais, dernière propriété espagnole sur le sol de France et de valeur équivalente.

 

Qui plus est, sur le sol bourguignon dont ledit prince de Condé était devenu gouverneur, en ce dernier quart de siècle. Alors, une trahison "remboursée" au fautif ? Etrange dénouement !

 

En février 2009, les archives parisiennes du Ministère des Affaires Etrangères nous avertissent que le traité de Nimègue qu'elles gardent précieusement, recèle un  ajout ... secret ! Si secret que personne n'en avait entendu parler depuis 1678. Et que cet ajout signé de la main - même de Louis XIV, rendrait le Charolais, non au Roi d'Espagne, non au Prince d'Orange, Stathouder des Provinces Unies mais au Comte d'Auvergne !

 

Pourquoi cette ultime fantaisie qui ne fut jamais appliquée ?

 

Plus sérieusement... qui pourrait nous expliquer ceci : pourquoi ce si petit territoire, ne fut jamais oublié alors que les Grands de cette Europe-là, avaient bien d'autres sujets de préoccupation ?

 

Quelle lignée de discrets diplomates n'oublia jamais, en plus de 200 ans, notre si petit territoire, au Cœur d'une Europe sans cesse remaniée ?

Visite de Philippe le Bon

Charolles

début septembre 1434

Maintenant, si vous cherchez sur votre atlas historique, vous verrez un tout petit «timbre» de couleur, au cœur de la France des XVI° et XVII° siècles, si petit que bien peu de lecteurs se posent la question de savoir ce qu'il fait ici.

 

Et si un jour vous traversez Charolles, ne cherchez pas indéfiniment, car de souvenirs ibériques, il n'y en a pas. Quoique, à l'ombre de la Tour du Téméraire, rien ne vous empêche alors, de laisser aller votre imagination, en savourant un téméraire... par exemple.

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